Ce n'est pas souvent, reconnaissez le...mais là je suis vraiment très énervée. Bon, énervée de l'extérieur, car j'ai fait des progrès, j'arrive à ne plus me laisser atteindre à l'intérieur,ni à laisser les émotions m'envahir et me dominer.
Je vais au collège de Nicolas cet après midi, munie d'une prescription de son médecin traitant, recommandant de lui permettre de doubler ses rations d'entrée et de dessert, pour compenser le fait qu'il ne mange pas de viande.
Souvenez vous, Nicolas est végétarien. Et en sous poids. Et pas près de renoncer à ce régime.
Lors de la visite chez le médecin, celui ci l'a même pris à part pour essayer de comprendre ses motivations, et à la suite de cet entretien, il a conclu : "bon si j'ai bien compris, c'est parti pour durer...donc on va faire avec, il faut augmenter les rations et bien faire attention aux carrences". Nous sommes donc partis pour accompagner Nicolas dans sa démarche en essayant de limiter les dégats, car on ne le forcera pas à manger de la viande, on ne va tout de même pas le perfuser !
Il faut mieux accepter cela et l'accompagner, que de refuser et de le forcer, car cela à mon avis conduirait à de l'anorexie ou une sous nutrition grave.
Donc c'est avec cette conviction que je fais cette demande au collège, d'abord à l'intendante, qui va voir la principale, qui va voir l'infirmière...le tout munies de la note du médecin. Je ne demande pas un régime végétarien, juste lui permettre de compenser l'absence de viande par 2entrées ou 1 fromage supplémentaire, ou même, tiens, amener un complément de la maison.
Et bien j'ai eu un NON catégorique. "Vous comprenez, on ne va pas commencer à faire des cas particuliers" "Qu'est qu'ils vont dire les autres enfants s'ils le voient avec 2 entrées" "Et celui qui n'aime pas les légumes, il va aussi avoir un traitement de faveur ? "...
Et le pire vient de l'infirmière elle même : "Votre garçon, il va falloir le convaincre de renoncer à ses lubies, il est jeune pour cela, pour un régime végétarien, vous ne devriez pas rentrer dans son jeu"...
Je fais quoi, je lui enfonce la viande de force dans la bouche ? Je lui mets une sonde ? Je le perfuse ?
La seule chose qui m'est proposée est ...qu'il rentre manger à la maison. Or mon garçon a en plus tendance à être un peu solitaire, à avoir du mal à se faire des copains. Alors on va l'isoler en plus ?
Je pense que je vais donc -discrètement- lui donner des barres hyper proteinées, à consommer à la récré, en plus du repas de la cantine. Augmentation des frais, ça c'est sur, mais c'est une question de santé...
Où est l'écoute de l'enfant, le respect, le souci de sa santé ? Non, je suis une mauvaise mère car je n'essaie pas de le convaincre qu'il a tort...
Bon, la conclusion cependant de l'histoire, c'est que je constate vraiment mon évolution personnelle...En d'autres temps, je crois que je serais sortie tremblante, échauffée, nerveuse, me sentant victime d'injustice, voire les larmes aux yeux. Là j'ai regardé ma colère, j'ai analysé la situation, JE NE ME SUIS PAS SENTIE COUPABLE MALGRE LA REMARQUE, et...j'ai réfléchi à comment trouver une solution.
On avance on avance...